2014. szeptember 18., csütörtök

Októberben újra műfordító műhely- ezúttal Tótfalusi Ágnessel


A Horizont Műfordító Műhely első őszi alkalmán kortárs francia irodalommal foglalkozunk. A műhelymunkát ezúttal Michel Houellebecq regényeinek fordítója, Tótfalusi Ágnes vezeti.

Milyen szövegeket fogunk majd lefordítani?

A kihagyhatatlan Houellebecq-részlet mellett, a marokkói születésű Muriel Barbery 2006-os L'Élégance du hérisson című regényének egy rövidebb passzusa kerül majd terítékre.

Mik lesznek a műfordító műhely harmadik állomásának főbb témái? 

Mindkét szöveghely közös pontja egyrészről a fokozottan nyomasztó hangulat, másrészről pedig a bonyolult, hosszú és a rövid tőmondatszerű szerkezetek váltakozása. Tótfalusi a fent említett mondatszerkezeti problémák mellett a szövegek által implicite és explicite kifejezett depresszió tematikáját járja majd körbe.

A két rövid részleten kívül pedig lesz egy kis meglepetés is: Tótfalusi Ágnes visz majd egyetlen, de nehéz mondatot a szerinte legszebb huszadik századi francia regényből, amit együtt fog majd lefordítani a jelenlévőkkel.

1.

„L’excitation de son père était retombée, il mâchonnait son saint-nectaire avec aussi peu d’enthousiasme que le cochon de lait. C’est sans doute par compassion qu’on suppose chez les personnes âgées une gourmandise particulièrement vive, parce qu’on souhaite se persuader qu’il leur reste au moins ça, alors que dans la plupart des cas les jouissances gustatives s’éteignent irrémidiablement, comme tout le reste. Demeurent les troubles digestifs, et le cancer de la prostate.
À quelques mètres sur leur gauche, trois femmes octogénaires semblaient se recuillir sur leur salade – peut-être en hommage à leurs maris défunts. L’une d’entre elles tendit la main vers sa coupe de champagne, puis sa main se rabattit sur la table; sa poitrine se soulevait sous l’effort. Au bout de quelques secondes elle renouvela sa tentation, sa main tremblait terriblement, son visage était crispé par la concentration. Jed se retenait d’intervenir, il n’était nullement en position d’intervenir. Le serveur lui-même, posté à quelques mètres, qui surveillait l’opération d’un regard soucieux, n’était plus en position d’intervenir; cette femme était maintenant en contacte direct avec Dieu. Elle était probablement plus proche de quatre-vingt-dix que quatre-vingts.”

(Michel Houellebecq: La carte et le territoire)


2.

„Je me souviens de toute cette pluie... Le bruit de l’eau martelant le toit, les chemins ruisselants, la mer de boue aux portes de notre ferme, le ciel noir, le vent, le sentiment atroce d’une humidité sans fin, qui nous pesait autant que nous pesait notre vie: sans conscience ni révolte. Nous étions serrés les uns contre les autres près du feu lorsque, soudain, ma mère se levait, déséquilibrant toute la meute; surpris, nous la regardâmes se diriger vers la porte et, mue par une obscure impulsion, l’ouvrir à la volée.
Toute cette pluie, oh, toute cette pluie... Dans l’encadrement de la porte, immobile, les cheveux collés au visage, la robe détrempée, les chaussures mangées de boue, le regarde fixe, se tenait Lisette. Comment ma mère avait-elle su? /................../
Est-cela, l’amour maternel, cette intuition au cœur du désastre, cette étincelle d’empathie qui demeure même quand l’homme en est réduit à vivre comme une bête? C’est ce que m’avait dit Lucien: une mère qui aime ses enfants sait toujours quand ils sont dans la peine. Pour ma part, je n’ai guère d’inclination pour cette interprétation. Je n’ai pas non plus de ressentiment envers cette mère qui n’en était pas une. La misère est une faucheuse: elle moissonne en nous tout ce que nous avons d’aptitude au commerce de l’autre et nous laisse vides, lavés de sentiments, pour pouvoir endurer toute la noirceur du présent. Mais je n’ai pas non plus de si belles croyances; point d’amour maternel dans cette intuition de ma mère mais seulement la traduction en gestes de la certitude du malheur. C’est une sorte de conscience native, enracinée au plus profond des cœurs, qui rappelle qu’à de pauvre hères comme nous, il arrive toujours par un soir de pluie une fille déshonorée qui s’en revient mourir au foyer.”

(Muriel Barbery: L’élégance du hérisson)

Nincsenek megjegyzések:

Megjegyzés küldése